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Préface
Le passé de Pitgam mérite d'être mis en valeur et porté la connaissance de ceux qui ont choisi d'y vivre.
Je n'ai pas l'intention de faire une monographie de Pitgam mais simplement, avec le concours de mon épouse, de
transmette à la postérité, sous forme d'opuscule manuscrit, un aperçu des documents que nous avons eu l'occasion
de rassembler au cours de notre carrière d'enseignants.
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A notre connaissance deux monographies de Pitgam ont été faites, l'une par M. Albert Jannin, en 1910, l'autre par
M. Bonvarlet.
La première fait ressortir les coutumes de l'ancienne seigneurie avec ses légendes naïves, les histoires
d'autrefois et traite de biens des sujets qui donneront aux lecteurs une idée de la vie, sous l'ancien régime en
Flandre.
La seconde que l'on peut consulter à la bibliothèque municipale traite de la partie historique.
Outre les grands évènements, elle donne toute la liste des seigneurs de 1184 à la fin du XVIIIème siècle.
Le regretté Jacques Decool, directeur d'école à Crochte, mort en activité, nous a fourni une documentation dont
il est seul possesseur, documentation que je vous livre in extenso. Il était en relation avec M. Maurice Millon,
historien en Flandre, dont il a subi l'influence.
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La monographie de M. Jannin relate que Pitgam doit son nom à la mare est orthographié de diverses façons dans les
archives de la région et dans d'autres documents anciens:
1119:Piticham, 1193: Petecham, 1239:Petgam, 1330: Pitgam
   
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Le nom Petcham est porté également par un village. belge de la Flandre orientale, nom que M. Willemes traduit par "demeure près d'un puits" de hem, ham, demeure, habitation) et de
pit, pett en anglo-saxon; pet, pett en teuton.
Quelques particularités topographiques
Pitgam dont la superficie est de 2936ha, 52a, 32ca est le premier village de la Flandre maritime présentant un terrain
vallonné qui contraste avec le plat pays au bord de la mer.
Si le bourg est à 16m. d'altitude, le point culminant a près de 32m, le moulin Dandraël est à la côte 37. Or les terres
basses de la commune sont nettement en dessous du niveau de la mer tandis que d'autres affleurent à ce niveau.
C'est ce qui explique que l'on trouve des sols dont la nature est très différente: "Alluvions modernes et
anciennes, tourbe, sable jauni, gravier, argile jaune, terre glaise"
En gros l'on peut dire que toutes les terres basses, celles de Brouckes comprises entre Looberghe et Drincham d'une part et
le Deullard, voire au delà d'autre part, sont couvertes d'une épaisse couche de tourbe contenant de nombreux troncs d'arbres,
couchés dans le même sens, ensevelis depuis des siècles; que les terres situées entre la Colme et le Houtgrach sont
sablonneuses et que les terres plus élevées sont plus ou moins argileuses dans leur ensemble.
Selon M. André Vermeersch une forêt s'étendait au début de notre ère dans le marécages de Pitgam, Drincham et Eringhem.
En l'an 400, tout ce secteur fut inondé par l'eau de mer dont le sel a causé la mort des chênes et des ormes que l'on
retrouve bien conservé, enfouis dans le sol tourbeux, à 2 mètres de profondeur depuis plus de 15 siècles. La mer est venue
de nouveau envahir le bas de Pitgam en 1024, en 1042 et en 1100 précise Mr Vermeersch.
Ajoutons qu'il y aurait eu jadis, en bordure du Snacke Dyck et du canal de Drincham, comme le précise une carte d'époque
   
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