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Le curé Joos, sur l'exemple, de son prédécesseur,
combina les notes ci-après :

1762 : Année sèche et de chaleurs extraordinaires
le froment a rendu beaucoup, mais peu de gerbes et
presque pas de fourrages, le prix du bled a été environ
14 florins.

1764 :Année où les pluies ont été abondantes.
Beaucoup de bleds ont été germés aux champs et le
prix en a été de 12 à 14 florins. Les fèves, chose rare
par le transport qu'il en a été fait, ont valu 11 florins.

Fort peu de morts et de malades.

Les Jésuites ont reçu l'ordre de se retirer au
premier avril prochain. Bon voyage(1)...(sic).

1767 : Nil novi sube Sole(2).

1768 : La sus-dite année, écrit-il, a été fort plu-
vieuse et tous les vivres d'une cherté inouïe ; le prix
des bleds a été autour 24 florins. Les mars ont
pour la plupart pourry sur les champs.

1770 : Cette année, nous avons senti le triste fléau
de la mort des bêtes à cornes ; il en était mort à la fin
de l'année quoique la moitié n'en fut pas encore
attaquée 397, et guéries 204,. On n'a remarqué aucun
remède qui ait fait bien.
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(1) Nous nous permettons de signaler au lecteur, le « Bon
voyage ».
Cette boutade d'un simple curé se campagne, fait supposer que si les Jésuites
étaient haïs et détestés eu haut lieu, le bas Clergé élait loin de les soutenir. A
l'occasion, il savait même faire comprendre que ses sympathies n'allaient pas
toujours à cet ordre puissant et redouté ; le départ des Jésuites parut être un
soulagement pour le monde entier.
(2) Rien de nouveau sous le soleil, - Ecclesiaste (1-10).

                                                                                               


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1771 : Cette année a été extrêmement pluvieuse.
On a eu des inondations inouïes pendant l'été même.
Presque tous les grains ont été germés et le prix en
a été fort haut. Les bleds ont été vendus autour de
20 florins toute l'année. Il a gelé pendant toute la
quinzaine de Pâques et le Samedi-Saint, l'eau des
fonts baptismaux était gelée. Il fallait rompre la glace
pour la bénédiction.

La mortalité des vaches a été assez conséquente ».

Cette année, le curé Joos quitte la paroisse pour
celle d'Herzeele. De là, il va à Spycker en 1780 où il
meurt le, 7 mars 1803.

WILLIERS (Pierre) arrive à Pitgam en 1773 et y reste
jusqu'au 29 mars 1776, jour de sa mort.

Ce pasteur continua les notes, il écrivait en latin,
nous avons trouvé de lui ce qui suit :
« 1775 : Mortalitas hbestiarum cornutatum incepit hoc
mense Xbris pro tertia vice in nostra parochia et gras-
sabatur quasi morbus pestilentiosus in provincia
flandrica quasi universalis (P. VVilliers, pastor)(1) ».

Ce fut le 1er, avril 1776 que le curé de Millam inhuma
son collègue de Pitgam, agé de 56 ans. Il était natif
du Haupont (faubourg de St-Omer).

BERTELOOT (Hubert) prit possession, le 3 8bre 1776,
de la cure ou il était déjà vicaire et desservant ; il y
resta jusqu'en 1791. Il préféra l'exil au serment et
fut très regretté de ses paroissiens qui le qualifiaient
d'homme Charitable, pieux et pacifique.

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(1) La grande mortalité des bêtes à cornes commença pour la troisième fois
en notre paroisse dans le mois d'octobre. Elle fit tout à coup irruption comme
une maladie contagieuse dans presque toute la province de Flandre.

                                                                                           

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