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Ce fut une époque fort troublée pour la Flandre. Le
roi de France convoitait alors cette riche province
et pour l'obtenir,il eut recours à tous les expédients.
C'est de ce temps là que date la formation de deux
partis qui restèrent longtemps ennemis : les Leliarts
ou partisans du lys rappelant la bannière de France
et les Klauwaerts - aux griffes - par allusion à
l'étendard au Lion.

La Flandre avait alors pour comte Guy de Dam-
pierre.

Par son mariage clandestin avec Bouchard d'Aves-
nes en 1292, Marguerite de Constantinople, 20e
comtesse de Flandre, eut deux fils illégitimes : Jean
d'Avesnes et Bauduin D'Avesnes.

Le premier, Jean, comte de Hainaut, se maria à la
soeur de Guillaume, comte de Flandre. Cinq enfants
furent issus de ce mariage dont, l'ainé, ayant, le pré-
nom de son père et surnommé « Le Jeune », eut de
son chef, neuf enfants.

Le deuxième, Bauduin, décéda sans postérité.

Pour éclairer nos lecteurs, écoutons en partie Phi-
lippe de L'Espinoy.

«Marguerite, seconde fille de Bauduin, empereur
de Constantinople, comte de Flandre, succéda à la
dicte comté après la mort de la dicte dame Jeanne,
sa soeur ; et, en sa jeunesse, elle fut fiancée à
Arnould,duc de Cornouaille, lequel mourant jeune,
le dit mariage n'alla pas avant. Depuis cette dame
cheut en grand inconvénient et eut deux fils
batards d'un sien cousin, nommé Bouschart d'Aves-

                                                                                               

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nes, diacre, prévot et chanoine de Lille à savoir
Jean d'Avesnes, depuis comte de Hainaut, et Bau-
duin d'Avesnes, seigneur de Beaumont et après la
dicte dame se maria par dispense du Pape Grégoire

donnée l'an 1230 au moi de May à un noble homme
de Champaigne nommé Guillaume de Dompierre,
fils de Guy de Dompierre et de Béatrix, fille d'Ar-
chembault, duc de Bourbon, lequel appartenait à la
dicte dame du lignage dit 4e degré, comme appert
par les dictes lettres de dispense et en eut trois fils
et une fille, c'est, à scavoir Guillaume, Guy et Jean
et Marie
et, trépassa le dit Guillaume de Dompierre,
mary de la dite comtesse Marguerite en l'an 1241
et gist à Flines ; et elle après avoir gouverné
33 ans trépassa à Gand toute vieille en l'éage de
86 ans, en l'an 1279, autres disent en 1273, le jour
de saincte Appoline en febrier et gist au dit cloitre
de Flines qu'elle fonda et de cette dame et comtesse
dit la chronicque de saint Bertin, quelle avoit trois
singulières qualitez, l'une qu'elle étoit la plus noble
dame pour alors, l'autre qu'elle étoit la plus riche
dame de la couronne de France et la tierce qu'elle
étoit la plus libérale de son temps, tenant état de
reyne.

Guillaume, fils ainé de la dicte comtesse Margue-
rite et du dit Guillaume, seigneur de Dompierre,
ne fut jamais comte par succession, d'autant qu'il
mourut, avant la dicte dame, sa mère, ce qui a esté
cause que les autres historiographes ne l'ont
compté entre les autres comtes du dit pays de Flan-
dres ; combien toutes fois qu'ayant eu l'adminis-
tration et gouvernement du dit pays avec la dicte

                                                                                           



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