J190
En 1848, il fit partie de la combinaison Méline
comme Ministre des Colonies. Il n'a pas cessé, depuis
lors, d'occuper la première vice-présidence de la
Chambre des Députés.
A la mort de M. Carlier, la maison de campagne
resta entre les mains de M. Guillain qui ne manque
pas tous les ans, quand arrivent les beaux jours, de
dépouiller l'homme d'Etat pour venir, véritable pater
familias, goûter dans l'oasis calme et tranquille de
Pitgam et dans la plus stricte intimité, les pures joies
de la famille, entouré de ses nombreux enfants et
petits-enfants.
***
Pour ce qui concerne l'ancienne Administration
Municipale, nous avons trouvé une décision de M.
Le Fevre de Caumartin relative à certains abus re-
levés à la charge des gens de loy de la Seigneurie
de Pitgam. Nous le reproduisons dans toute sa teneur
afin de convaincre le lecteur que l'ancienne Admi-
nistration savait au besoin donner satisfaction aux
plaintes et doléances des habitants :
Antoine-Louis-François
LEFEBVRE DE CAUMARTIN.(1)
Chevalier, marquis de StAnge, comte de Moret,
seigneur de Caumartin, Boissy-le-Châtel, Ville, Cerf ,
Dormeilles, ville St-Jacques, Flagy, la Commanderie
et autres lieux, Conseiller du Roi, maitre des Requêtes
honoraires de son hôtel, Grand Croix, Chancelier et,
_____________________________________________
(1) Une rue à Dunkerque porte le nom de cet ancien intendant.
 
|
J191
Garde des sceaux de l'Ordre Royal et Militaire de
St-Louis, intendant de Flandre et Artois.
«Les gens de loy de la paroisse, terre et seigneurie
de Pitgam châtellenie de Bergues, nous ayant
exposé que quelques particuliers cherchoient à
décrier leur administration et à faire soupçonner
les officiers à qui elle est confiée de s'attribuer des
honoraires qui ne leur sont pas dus et de comprendre
dans le compte de la communauté des dépenses
qui n'étaient point autorisées ; que dans ces cir-
constances les dits gens de loy qui n'ont fait que
suivre par rapport à l'emploi des deniers de cette
communauté l'usage qu'ils ont trouvé établi depuis
longtemps, désireroient qu'il ne fût rendu pour pré-
venir toutes plaintes un règlement qui fixât irré-
vocablement les honoraires dont doivent jouir tous
ceux qui composent la loi ainsi que les émolumens
qui leur reviennent pour l'expédition de certaines
affaires concernant la communauté. Sur quoi nous
étant fait représenter les comptes de la paroisse et
ceux des impositions ainsi que l'ordonnance rendue
par M. Le Blan, un de nos prédécesseurs, le 17 dé-
cembre 1713 au sujet de l'administration de Pitgam
nous avons reconnu que plusieurs dépenses quoique
non autorisées par la dite ordonnance et autres règle-
mens relatifs avaient été néanmoins consacrées par
l'usage, ; mais attendu qu'elles ne pourroient être
continuées sans devenir abusives et justifiées jusqu'à
un certain point, les plaintes qui ont été portées
plutôt, contre l'Administration en elle-même que
contre ceux qui la dirigent actuellement, nous avons
jugé nécessaire d'établir une réforme sur tous les
   
|