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De cette décision néfaste an point de vu de l'His-
toire, nous devons conclure que bien des documents
intéressant la Justice criminelle de Pitgam ont dû
être anéantis dans cette hécatombe. Nous le regret-
tons car nous aurions pu combler, avec ces dossiers,
bien des lacunes au point de vue administratif et
judiciaire.

D'un autre côté, la chose est d'autant plus regret-
table qu'une grande partie des archives ont été ven-
dues par l'entremise du secrétaire de la mairie en 1815,
ainsi que le constate la lettre ci-après par M.
P. X. Decrocq, adjoint au maire :

Pitgam, le 5 Décembre 1818.
L'Adjoint au Maire de la commune de Pitgam à M.
Deschodt, Sous-Prefet du 1er arrondissement du
Département du Nord à Dunkerque.


« Monsieur, J'ai fait assembler et réunir les membres du
Conseil municipal de la commune de Pitgam le
4 de ce mois en vertu de vos ordres du 12 novembre
dernier et de vos instructions subséquentes ci-joint;
je les ai donné tous les renseignements possibles
sur les objets que contient votre arrêté et sur les
plaintes du sieur Arnouts et des autres habitants,
faites à la charge du maire ; et je ne les ai jamais
pu porter à obéir à vos invitations. Ensuite je les
ai demandé s'ils voulaient encore d'autres éclair-
cissements à quoi ils ont obtempéré,. j'ai fait inviter
le sieur François Dupuy de se rendre devant le
Conseil, lequel est comparu et a produit plusieurs

                                                                                                

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pièces de papier provenant des titres originaux
d'acquistions proprement dit d'adhéritances, passés
devant le ci-devant magistrat de Pitgam, sortant du
dépôt, qui existe au greffe du dit Pitgam, qu'il avait
eu de Charle Vergriete, marchand épicier à Pitgam,
ensuite j'ai fait inviter le dit,Vergriete de se rendre
devant le Conseil pour prouver si les pièces produit
Par Dupuy sortaient de sa boutique, ce qu'il a
affirmé, lequel en présence du Conseil a déclaré en
outre qu'il a achetté par deux différentes reprises
au secrétaire du maire : 1° une très grande quan-
tité de papiers, registres, archives et documents
dont il a oublié le poids et 2° qu'il en a achetté au
même 246 livres, tant registres que d'autres des-
quels il ne connaissoit pas la nature et ce le tout
dans l'an 1815, desquelles il en a fait des sacqs pour
servir à vendre ses marchandises dans sa boutique,
et tous lesquels papiers, registres, archives et docu-
ments sortoient tous du greffer ou dépôt qui existe
à la mairie pour y rester à perpétuité, pour la
conservation du droit de tous ceux qui y ont intérêt
et nonobstant tous les éclaircissements, à eux
donnés, ils ont unanimement répondu qu'ils ne vou-
loient rien délibérer, ni répondre sur aucune chose.

En conséquence, Monsieur le Sous-Préfet, je me
trouve obligé de vous donner connoissance de tout
ce qui s'est passé dans la séance et réunion des
membres du Conseil et de déclarer mon opinion
relativement aux plaintes faites à la charge du maire
par le S. Arnouts, le S. Dupuy et, autres habitants
de la commune ;je déclare que les plaintes faites
sont fait avec droit et justice.                                                                               

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