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Malgré l'absence de Société de Rétorique, nous
avons trouvé un poète nommé Cornaert qui aurait
acquis une certaine renommée dans la représentation
des pièces dramatiques en vogue. Il fréquentait sur-
tout les autres sociétés littéraires de la région.

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Nous avons constaté, en compulsant, le grenier
communal, l'existence d'une société de St-Sébastien.

Au moyen-âge les hommes du peuple éprouvaient
le besoin de former des sociétés, connues sous le
nom de ghildes, associations de genss ayant les mêmes
goûts on exerçant le même métier et formant une
espèce de mutualité dans le but de se garantir contre
toute espèce d'événement public ou privé. « L'Hom-
me, collectivement impose; isolé il n'est qu'un individu
qui ne peut sans danger se metttre en évidence
»(1).

A cette époque l'homme n'est rien et la ghilde ou
corporation tient parfois tête aux grands et aux puis-
sants. Le paysan par lui-même ne compte pas ; c'est
un manant, un roturier, un rustre ; il n'a pas d'armoi-
ries, ni de blason, comme son orgueilleux et illustre
seigneur ; mais qu'il sorte le dimanche avec son arc
et ses flèches en compagnie de ses confrères, alors
à la vue de l'antique bannière où s'étale l'écusson de
la ghilde « portant d'or à une croix pattée et aloisée
de gueules, cantonnée de quatre croisettes de mesme
»;
il est plus fier, un frisson le secoue ; il dresse instinc-
tivement la tête, comme si un sang plus vif et plus
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(1) Octave Delpierre.
                                                                                          

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subtil coulait dans ses veines. Et si, par hasard, il
rencontre son seigneur ou quelque homme de loi qu'il
ose à peine regarder en temps ordinaire, il les fixe
sans crainte, comme s'il se sentait lésé de son infé-
riorité sociale, comme s'il réclamait déjà un peu plus
d'égards, un peu plus de justice pour les petits et pour
les travailleurs.

Les archers flamands se montrèrent vaillants à
Courtray, à Cassel et dans bien d'autres rencontres
où leur sang coula pour la défense du pays. Ceux de
nos jours n'ont plus le même rôle à remplir ils
continuent encore à s'exercer à l'arc, mais pour les
tirs d'honneur eu temps de Kermesse, afin de donner
plus d'éclat et d'attirer du monde à la fête locale. Les
prix consistent, comme au vieux temps, en objets
d'argenterie, cuillères et fourchettes aux armes de la
commune ou de la Société.

La gilde de Pitgam remonterait à 1556 et fut
patronné par les seigneurs et les magistrats de
l'époque.

Elle comptait parmi ses membres la majeure partie
des hommes valides de la paroisse. Elle n'existe plus
depuis quelques années. Dissoute en 1896, son dernier
président fut M. Léon Stevenoot. La perche a été
démolie lors d'un orage et vendue à la commune de
Bollezeele. Il est regrettable que nous n'ayons pu
trouver aucune trace des statuts dc cette ancienne
corporation.

Il existait aussi au Hameau du Nique une autre
perche dont M. Stevenoot était Président.Par suite de
certains litiges survenus, cette société d'amateurs a
été également dissoute.
                                                                                          

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