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ignorons aujourd'hui. Les emplois étaient de tout
repos et chacun, dans sa sphère, depuis le Seigneur
jusqu'au Greffier du bailly, depuis le curé jusqu'au
sacristain, sans oublier les petites gens pratiquant
un métier, tout le monde était sûr de finir ses jours
comme les ancêtres, tranquillement, dans une douce
quiétude, entre la vieille église et la blanche mai-
sonnette qui souriait là-bas dans la campagne au
fond du jardinet fleuri.
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L'église de Pitgam a 5o mètres de longueur sur
25 mètres de largeur; elle possède trois nefs et un transept.
Elle est bâtie en pierres blanches d'après le second
type de nos monuments, comme celles d'Arms-
boutscappel, de Borre,de Morhecque, de Volke-
rinckove, etc...
La construction de cette église paraît dater de trois
époques différentes. Il ne s'y trouve aucune date
positive, mais les diverses parties de l'édifice conser-
vent un certain cachet d'antiquité.
La tour, de style roman secondaire, serait la pièce
de maçonnerie la plus ancienne du monument. Erigée
sur un plan carré de 8 mètres de côté, elle repose
sur 4 piliers supportant des arcades de plein-cintre.
Les murs sont percés par des ouvertures qui
conduisent aux toits. Le sommet a deux fenètres à
chaque face qui sont aussi en plein-cintre et ornées
d'une moulure de billettes.
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La flèche est de forme quadrangulaire pyramidale
à pans coupés ; elle est couverte en ardoises.
Les matériaux employés à la construction de la tour
sont la pierre ferrugineuse du mont Cassel,
pour les piliers et murs intérieurs, et la pierre cal-
caire taillée, pour le sommet. Aujourd'hui, s'y trouvent
mêlées des briques qui ont dû être utilisées pour
diverses réparations (1).
La nef du centre est de style ogival. Ses parties
latérales sont composées de 5 piliers à archivoltes
ogivales. Le faîte des piliers était surmonté jadis de
chapiteaux ornementés en pierre jaune. Lors de la
restauration extérieure de l'église (1847), le tout était
en mauvais état. Ces piliers furent alors remplacés
par des corniches en plâtre d'un style douteux. On
trouve encore deux fragments des anciens chapiteaux
dissimulés par les boiseries des autels Sainte Anne
et Saint Erasme.
Les ornements et la distribution de la nef ont une
certaine concordance avec l'intérieur de l'église de
Rexpoëde. Cette dernière conserve sur l'un de ses
piliers le millésime de 1557.
Le pignon sud-ouest est de transition Renaissance;
c'est le côté où l'on distingue le plus facilement la liaison
de ces deux périodes de l'art architectural.
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(l) Ces pierres extraites du mont Cassel ou environs, auraient servi primitive-
ment à la construction du château-fort. Lorsque ce château fut démoli, on
employa partie de ses débris à la construction de l'église.
Dans la ferme de M. Eugène Lefever, cultivateur à Pitgam, nous avons aperçu
une immense pierre couvrant la niche d'un chien. Elle a été trouvée dans le sol
"du Bizicourt" par le fermier qui labourait son champ. Ce serait un des vestiges
de l'ancien burg féodal.
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