MILICE
TROUPES DUNKERQUOISES

Dans l'ouvrage de Léon Hennet "LES MILICES ET LES TROUPES PROVINCIALES" paru en 1834 une partie est consacrée aux "TROUPES DUNKERQUOISES" de 1743 reproduite ci-dessous:

"Troupes dunkerquoises"
. "Sur la demande des habitants de Dunkerque, une ordonnance du 16 juillet 1743 forma 7 bataillons de 600 hommes, sous le nom de troupes dunkerquoises. Ces troupes furent composées tant de la bourgeoisie de la ville de Dunkerque que des habitants de son territoire et de quelques autres lieux qui l'avoisinaient, et dépendants des châtellenies de Bergues et de Bourbourg, ainsi que de la ville de Gravelines. Elles devaient servir à la défense de Dunkerque et à la garde des dunes et de la côte de Gravelines à la frontière.
La ville fournit quatre bataillons, et son territoire les trois autres. Le bataillon comprend six compagnies *1. Les sept bataillons sont aux ordres du bourgmestre de Dunkerque; le premier échevin remplit les fonctions de lieutenant-colonel, et le capitaine de la lre compagnie commande le bataillon. 11 n'y a qu'un major pour les sept bataillons; chacun de ceux-ci a son aide-major.
Les officiers des bataillons de la ville furent nommés par le « corps du magistrat » et choisis parmi les anciens officiers. Les nominations eurent à recevoir l'approbation de l'officier général commandant à Dunkerque. Quant aux officiers des bataillons de la campagne, ceux du territoire de Dunkerque reçurent leurs commissions du magistrat de cette ville, et ceux des bataillons et compagnies des lieux dépendants des châtellenies furent nommés par les magistrats de ces châtellenies.
Ces divers magistrats attachèrent à chaque bataillon de leur district deux échevins de leurs corps. De concert avec les officiers, ces échevins eurent à prendre soin de la discipline et de la bonne tenue. Les délinquants, sauf pour faits graves et capitaux, étaient jugés par le corps du magistrat assemblé de leur district, réuni aux principaux officiers du bataillon. Ces jugements étaient sans appel.
L'uniforme fut aux frais de chacun, mais non imposé. Il consista, pour les officiers, en un habit de drap bleu de roi, avec parements, doublure, veste, culotte et bas blancs ; les boutons d'argent et le chapeau bordé de même. Les hommes de troupe qui voulurent s'habiller durent porter un sarrau bleu de roi, en toile ou en quelque autre étoffe légère, avec retroussis blancs et boutons d'étain.
21 drapeaux furent donnés par le roi aux troupes dunkerquoises: un drapeau colonel placé à la lre compagnie du 1er bataillon, et 20 drapeaux d'ordonnance, à raison de 3 par bataillon. Chaque drapeau d'ordonnance était formé de quatre bandes bleues et trois blanches, horizontales et traversées du haut en bas par une bande blanche coupée par les armes du roi avec la devise: Fidelitate et animo.
On tire gratuitement l'armement des magasins de l'État. Il consiste en épées, fusils, baïonnettes, ceinturons, cartouches, fourniments, porte-fourniments, banderoles de fusils, caisses de tambours avec colliers et baguettes. Dès qu'ils furent armés, les bataillons durent faire l'exercice les dimanches et fêtes et tirer à la cible. A cet effet, le roi fournissait poudre et balles.
Les tambours battaient la marche de la province.
On ne caserna pas les troupes dunkerquoises, qui ne devaient faire de service qu'autant que le gouverneur le leur commanderait. En ce cas, elles sont payées sur les fonds de l'extraordinaire de guerres, du jour de leur assemblée pour les bataillons de la campagne, et pour ceux de la ville, du jour où elles prennent le service de garde dans la place *2. La solde quotidienne des hommes de troupe fut fixée à 10 sous.
Les localités que l'on appela à fournir les bataillons de troupes dunkerquoises turent exemptées de concourir aux levées de milices dans la Flandre maritime.
Pour la formation des compagnies, on groupa les hommes des divers corps de métiers de la ville. Ainsi, la lre compagnie du 1er bataillon fut composée de 74 brouetteurs, 18 porteurs de bière et 8 déchargeurs; la 4e du 2e bataillon comprit 27 orfèvres, 12 chirurgiens et 61 maçons; 100 charpentiers de navire constituèrent la lre compagnie du 3e bataillon.
Les troupes dunkerquoises furent licenciées à la paix d'Aix-la-Chapelle" (1748).

Notes:
"*1: 1 capitaine, 1 lieutenant en premier, 1 lieutenant en second ou 1 enseigne, 4 sergents, 6 caporaux, 6 anspessades, 83 fusiliers et 2 tambours.

*2: Le colonel perçoit alors 4 livres 10 sous; le lieutenant-colonel, 3 livres 10 sous ; le commandant de bataillon, 20 sous, plus sa paye de capitaine ; le major, 80 sous et l'aide-major, 30 sous. On alloue 50 sous au capitaine, 20 au lieutenant, 13 sous 4 deniers au lieutenant en second ou à l'enseigne".
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Page créée par Stevenoot pierre le 19/08/10.