PITGAM
Napoléon III
De la République à l'Empire

Après le coup d'état du 2 décembre 1851, l'ascension de Napoléon III est visible à Pitgam, il y a eut le Te Deum de janvier 1852, l'abattage de l'arbre de la liberté et la suppression de la garde nationale déjà décrits dans le chapitre consacré à la garde nationale.

A la suite de la tentative d'assassinat contre le Prince Président, les habitants sont invités à signer des pétitions pour que celui-ci accepte la couronne impériale.
Les documents permettent de se faire une idée de l'ambiance qui régnait dans le village durant cette période

Source ADN J466 380 (photo 4943)
Le 1er 8bre le conseil municipal est convoquée à une séance d'installation pour le 2 8bre 3 heures de relevée, il lui sera soumis aussi un projet d'adresse au Prince Président à l'occasion de l'assassinat médité contre lui.

Monsieur le sous préfet
J'ai reçu votre lettre du 27 7bre par laquelle vous m'engagez à réunir le conseil municipal à une séance d'installation et à lui soumettre un projet d'adresse au Prince Louis-Napoléon à l'occasion de l'attentat médité contre sa vie.
Je ne tarderai pas de vous envoyer le délibération qu'il aura prévu à ce sujet et ainsi que le procès verbal d'installation. Je ferai également avec beaucoup de promptitude colporter la pétition tendant à obtenir que le Prince Président accepte la couronne impèriale.
Recevez ect..Pitgam le 1er 8bre 1852 (le maire)

Le 3 octobre on envoie à la sous préfecture le procès verbal d'installation du conseil municipal, le tableau des membres de ce conseil et une adresse au Prince Président

A M.M.les électeurs de la commune de Pitgam
Messieurs
L'attentat le plus horrible était médité contre la vie du Prince Louis-Napoléon, votre élu. Dans le but de consolider le pouvoir entre ses mains et celles de ses successeurs, par toute le France circulent des pétitions à l'effet d'obtenir qu'il accepte la couronne impériale de son glorieux oncle. Tous les électeurs de cette commune qui, comme je n'en doute pas, sont animés des mêmes sentiments de reconnaissance sont invités, tous indistinctement à se présenter à la mairie pour signer une pétition préparée dans ce but, ceux qui ne pourront signer apposeront leur croix.
Pitgam le 3 8bre 1852 (le maire)

Monsieur le sous préfet
Je m'empresse de vous transmettre la pétition des habitants de cette commune à l'effet d'obtenir que le Prince Louis-Napoléon accepte la couronne impériale. Elle porte 221 signatures et 96 croix.
Je l'ai fait colporter dans toutes les maisons et les dimanche 3 & 10 8bre j'ai fait publié un avis pour engager les électeurs à venir la signer en la mairie afin d'avoir les signatures des ouvriers travaillant aux champs lors de la journée.

Enfin, Monsieur le sous préfet, si la pétition n'a pas réuni un plus grand de signatures, quoiqu'il y en ait bien au dessus de la majorirté l'on ne devrait pas en conclure que le voeu du reste des électeurs soit contraire au but de la pétition; mais on devrait en attribuer la cause à ce que beaucoup de domestiques de ferme ont quitté la commune depuis la clôture de la liste électorale et que parmi les ouvriers de ferme qui travaillent ordinairement aux champs à cette époque, il en est un grand nombre qui n'écoutent pas les publications et qui par là en ignorant l'objet.
Agréez ect... Pitgam le 11 8bre 1852 le maire Dewaele

Monsieur le sous préfet,
J'ai l'honneur de vous faire connaître que ma commune n'est pas du nombre de celles dans lesquelles des écrits flamands auraient été distribués contenant des attaques au Prince Louis-Napoléon.
Si à l'avenir un pareil délit s'y manifeste je ne manquerai pas de vous avertir et de m'informer des noms des distributeurs
Agréez ect.. Pitgam le 20 8bre 1852 le maire

Le 2 décembre le conseil municipal est convoqué ainsi que le percepteur l'instituteur et les ecclésiastiques pour se rendre à la proclamation de l'Empire et de Napoléon qui se fera le 5 décembre à 10 heures du matin sur la place publique.

Monsieur le préfet
La solennité du 5 décembre s"est passée en ma commune dans l'ordre le plus parfait. La proclamation de l'Empire et de Napoléon III a enthousiasmé tous les auditeurs; les cris Vive l'Empereur! Vive Napoléon III ont été mille fois répétés par la foule; des coups de fusils ont été tirés par le garde champêtre et par le percepteur.
La joie un moment suspendu pour le dîner a repris avec plus de force à 4 heures du soir, plus de 100 fusillades ont été faites, toujours suivies des cris de Vive l'Empereur! Vive Napoléon III! ces fusillades ont été continuées jusqu'à l'heure de la retraite, elles étaient commandées par Mr le percepteur.
Ceci me fournit l'occasion de vous dire que le 22 9bre après le dépouillement, la joie n'a pas été moins animée, ni les fusillades moins nombreuses qu'elles ne l'ont été hier; alors les cris de Vive l'Empereur! Vive Napoléon III retentissaient également dans l'enceinte de l'agglomération de la commune.
Hier au soir, M le percepteur et M l'instituteur ont illuminé leurs maisons, chose qui se voit rarement à la campagne; plusieurs personnes animées du même dévouement ont suivi cet exemple; de mon coté j'ai pris soin d'illuminer la Maison Commune.
Je suis heureux, Monsieur le Préfet, de pouvoir signaler que tout ce qui précéde s'est passé sans troubles ni discussions.
Agréez ect.. Le maire Pitgam le 6 Dbre 1852

photo 4974 Pitgam, le 11 7bre 1853
Monsieur le sous préfet, je m'empresse de vous informer que la commune de Pitgam sera représentée à Lille auprès de sa majesté par cinq membres du conseil municipal, y compris l'adjoint et moi.
Nous nous rendrons à Lille à nos frais conformémént au désir du conseil dans sa délibération de ce jour, dont je vous enverrai copie
Agréez ect... Le maire

Après vingt ans de pouvoir absolu de Napoléon III, la déroute militaire de Sedan entraîna un afflux de blessés qu'il fallait soigner, on demanda aux communes de mettre à disposition des lits (voir revue Yser Houck N° 101 page 9).Pitgam mis à disposition dans l'école 25 lits

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