D21 du nez provoquant des maux de tête et autres sinusites. Les cabinets étaient réduits à leur plus simple expression. Leur siège était une planche épaisse percée en son milieu d'un trou que l'on fermait à l'aide d'un couvercle de bois. La fosse, de dimension réduite, devait être vidée deux fois l'an par les cantonniers. Si l'aération était satisfaisante à l'école des garçons parce que les fenêtres, côté cour, s'ouvraient largement, celle de l'école des filles n'était possible que par l'ouverture de vasistas de dimension trop réduite pour être efficace. Notons qu'àl'époque certains enfants étaient élevés en flamand, ils ne connaissaient pas le moindre mot de français en venant à l'école ce qui rendait plus ardue la tâche des enseignants. _________________ Les écoles pendant la guerre. A l'école des filles, réquisitionnée la plupart du temps, de juin 1940 à la libération par l'armée d'occupation, les soldats ont détruit tout le matériel: tables-bancs, pupitre, estrades pour en faire du bois de chauffage et aussi pour en vider les trois salles de classe transformées, l'une en atelier de réparation de bicyclettes, une autre en magasin d'habillement, de chaussures, de matériel de cuisine, d'armes, de munitions; la dernière en dortoir. Nous avons travaillé souvent à mi-temps, les garçons le matin, les filles l'après-midi, trois heures de suite l'hiver, quatre l'été. Nous avons fait classe à la mairie, au grenier de l'ancien moulin Baillieu, rue du 43e Ricca, sous le préau de l'école des garçons de mai à juillet. Les élèves du cours préparatoire ont appris à lire dans l'arrière cuisine de l'école des garçons. Ils étaient serrés les uns contre les autres, assis sur de petits blocs de bois sciés à leur dimension. Il ne restait de place que pour le tableau chevalet et la chaise de la maîtresse. Les candidates au C.E.P. étaient reçues en dehors des heures de cours, dans la salle à manger de l'école des filles pour réviser les programmes d'histoire, de géographie et de sciences.

D22 Notons que, pendant la guerre, nous manquions totalement de savon de toilette et de savon mou. On trouvait dans le commerce un ersatz qui ne moussait même pas. Aussi de nombreux enfants avaient-ils des poux et la gale sévissait-elle dans tous les milieux, provoquant de vives démangeaisons. Il est bon que l'on sache que pendant deux ans, en 1943 et 1944, maîtres et élèves, à l'exclusion des tout petits, allaient à la demande des paysans, en juillet, ramasser les doryphores qui ravageaient les champs de pommes de terre et que pendant toute l'occupation de la poche de Dunkerque, les écoles de Pitgam ont été fermées par mesure de précaution; il était interdit de rassembler les enfants, le village étant à portée des canons allemands. Après les hostilités les cours ont été cimentées et le matériel scolaire renouvelé, petit à petit, au titre des dommages de guerre. _________________ Les écoles actuelles. Actuellement la commune a la chance de posséder dans un environnement agréable et silencieux, une école à quatre classes, claires, ensoleillées. Cette construction nous la devons un peu à la chance, au pur hasard. Il est bon que l'on sache pourquoi elle existe et à qui nous la devons. En 1957, M. Roger Fairise, Inspecteur départemental de l'éducation nationale, en tournée, après avoir inspecté le personnel de l'école des filles dont l'effectif était déjà chargé s'inquiéta de connaître le nombre des naissances des années 1954, 55, 56. Il estima devant ces chiffres que les classes existantes seraient insuffisantes pour recevoir jusqu'à l'âge de 14 ans, tous les enfants appelés à être scolarisés à Pitgam. Il suggéra de faire construire une école neuve. A peine l'avait-il dit que nous en fîmes part à M Roger Lefever, maire de l'époque qui s'empressa de s'entretenir de la question avec Mr l'Inspecteur avant qu'il ne quitte les lieux et donna son accord immédiat et sans réserve.