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Trois bandiers attitrés employés des femmes, des vieillards, des adolescents, voire des enfants qui allaient de ferme en ferme effectuer, à la tâche, des travaux saisonniers tels que sarclages, binages, démariage de betteraves, de chicorées, plantation ou ramassage des pommes de terre, arrachage, décolletage, mise en tas des betteraves etc...
Le paysan réglait globalement le bandier qui, après avoir prélevait son salaire, répartissait le montant dû a chacun en fonction de son rendement, c'est à dire le nombre de sacs de pommes de terre ramassés, du nombre de ligne de betteraves arrachées. L'hiver, certains ouvriers agricoles, les écangueurs, teillaient le lin chez eux. Tous ont dû cesser cette activité ancestrale lorsque l'entreprise industrielle Van Robaeys s'est installé à Killem; leur travail n'était plus rentable, le prix de la filasse ayant fléchi considérablement. Leur matériel, coûteux pour une petite bourse, a été vendu à la ferraille.
N'oublions pas que les travailleurs au rendement, payés au quintal, formant des équipes de battage qui s'affairaient quatre ou cinq mois l'an, autour de deux batteuses actionnées par des machines à vapeur, les locomobiles, véritables monstres de fer, fonte, cuivre, acier, sifflant, fumant, entraînant par courroies interposées les batteuses d'ou sortaient le blé, l'orge, l'avoine et les presses qui comprimaient la paille.
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La ducasse ou kermesse

Elle avait lieu chaque année le quatrième dimanche de septembre, durant trois journées consécutives qui rompaient avec la monotonie d'une vie tournée vers le travail et sans grands divertissements.
Trois jours auparavant, une animation particulière régnait sur la place. L'arrivée des forains et l'installation des manèges attiraient particulièrement les enfants. Chacun se préparer à la convivialité.
La fête commençait le dimanche après la grand messe.                                                                                            

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Pris d'assaut, le manège des chevaux de bois dont les glaces, cuivres et autres objets nickelés flamboyaient, se mettait en marche, actionné par un cheval, tournant en rond, les yeux bandés, autour du support central, aux accents de chansons à succès qu'un orgue, muni d'automates battant la mesure ou entrechoquant des cymbales, dispensait.
Les adolescents s'efforçaient de monter le plus haut possible, debout dans les balançoires, mais lorsqu'ils dépassaient les limites permises, on freinait leur ardeur en actionnant un levier soulevant un madrier sur lequel frottait lourdement le bas de leur barquette leur coupant le souffle et brisant leur élan.
Des jeunes gens, des adultes se mesuraient au tir à la carabine, faisant un carton ou cassant des pipes en terre cuites. Ceux qui réalisaient des prouesses étaient récompensés par la remise d'une cocarde tricolore qu'ils arboraient fièrement.
Les bazars, la loterie, le marchand de macarons et d'autres friandises faisaient de bonnes affaires. Quant aux cafés où on se livrait à des parties de cartes ou à d'autres compétitions organisées pour la circonstance, ils ne désemplissaient pas.
la fête battait son plein pendant deux bonnes heures tandis que l'on dansait, au son d'un orgue, dans le hangar de la maison commune qu'une bâche séparait de la cour sur un plancher uni, lisse et fraîchement passé à la stéarine. Plus tard le bal avait lieu sur la place même, au son d'un orchestre, sous chapiteau.
L'après-midi vers cinq heures, débutait le traditionnel carrousel à vélo. Le jeu consistait à décrocher, à l'aide d'une lance de bois effilée, sans mettre pied à terre, le plus possible de petits anneaux maintenus à l'extrémité d'une planchette horizontale pivotant sur des piquets verticaux plantés en terre.
Seuls les participants qui décrochaient tous les anneaux au nombre de cinq, devaient, répéter le soir, la même opération avec une                                                                                            

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