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lance beaucoup plus longue ce qui rendait la manoeuvre plus aléatoire, afin d'établir le classement final doté de prix intéressants. De nombreux amateurs de villages voisins ou éloignés venaient chaque année participer à cet exercice d'adresse. Certains avaient une bicyclette dont la roue motrice à pignon fixe, permettait de faire acrobatiquement du surplace pour mieux engager la pointe de la lance au milieu de l'anneau. Ils avaient plus de chance que les autres mais n'étaient pas pour autant à l'abri d'une chute qui entraînait l'élimination pure et simple. Les prix accordés étaient en accord avec la difficulté de l'épreuve.
D'autres compétitions se déroulaient encore telles la course en sac, la course en brouette, chronométrée, rendue d'autant plus hasardeuse qu'elle avait comme passager une grenouille bien vivante qu'il fallait conduire jusqu'à un point fixe et ramener sans la malmener au point de départ et le tir à la cible chinoise qui consistait à faire tomber le plus possible de personnages burlesques dressés sur la planche d'une étagère à l'aide d'une seringue contenant plusieurs litres d'eau; il fallait ne pas avoir peur de se mouiller et associer force et adresse pour accomplir ce qui tenait de l'exploit.
Les concours d'animaux domestiques où lapins géants, coqs de combat courroucés, poules et leur couvée, lapines prolifiques et leur descendance, pigeons domestiques et de race présentés dans des caisses ou des cages à claire-voie, voisinaient avec des chèvres enchaînées à des piquets, attiraient un public nombreux. Tout cela se déroulait dans une ambiance bien sympathique.
Le secrétaire de mairie s'arrachait les cheveux lorsqu'il s'agissait d'établir le programme de la ducasse car c'est à lui que revenait la charge d'organiser jeux et concours sans compter que c'était également lui qui remettait en espèces le montant des prix aux gagnants                                                                                            

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Le soir, vers 9 heures, commençait le bal à la maison commune où l'on dansait jusqu'à deux heures du matin. La nuit se terminait pour nombre de fêtards à l'estaminet où l'on poussait la romance en buvant le café et maints pousse café après avoir mangé une portion de frites ou un sandwich.
On dansait aussi dans plusieurs cafés, après le repas du soir, au son de l'accordéon ou d'un piano automatique qui permettait au client de choisir, sur un répertoire immuable la danse qu'il voulait: valse, polka, mazurka, java, tango, scottich etc..., avant de glisser une pièce de dix centimes en bronze qui déclanchait immédiatement la mise en route de l'appareil.
Le lundi, tous les artisans se rencontraient, allant ensemble d'un café à l'autre. C'était leur façon de témoigner leur solidarité aux commerçants.
L'après midi avait lieu entre conducteurs d'attelages dénommés en Flandre "les cartons", l'habituel concours de labour. Un cheval très docile et une charrue étaient mis à la disposition desdits cartons. L'épreuve consistait à tracer un sillon aussi droit que possible. Elle se déroulait dans un champ dénudé, en pente, ce qui ne permettait pas de prendre des points de repère. Rares étaient les sillons rectilignes. Tous présentaient des courbes plus ou moins accentuées. Le jury composé de trois personnes avait bien du mal à départager les participants qui s'étonnaient eux-mêmes de leur maladresse.
Les enfants des écoles avaient droit, ce jour là, à un tour gratuit sur le manège de chevaux de bois. Il était remis à chacun un bon portant le cachet de la mairie.
Le mardi, la fête reprenait après la grand'messe célébrée à la mémoire des défunts de la paroisse. Bon nombre de paysans recevaient ce jour là leur famille. A l'exclusion des jeux et concours, l'animation était la même que celle du dimanche. On notait cependant moins d'affluence                                                                                            

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