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demi siècle de séparation.
D'emblée le précepteur entra dans le vif du sujet en ces termes:" Dites-moi donc le secret de votre rajeunissement."
"Le secret répondit to de go l'ancien élève à son éducateur, c'est bien simple: Le diable m'a offert ses services, moyennant dix ans de ma vie, je devais retrouver toute ma fougue, toute ma virilité". C'était trop beau pour que je puisse récuser une proposition aussi alléchante.
Nous avons signé, lui et moi, l'accord que voici, ajouta-t-il, brandissant le parchemin qu'il tenait toujours sur lui.
Le prêtre qui n'en revenait pas vit rouge, mais cachant sa désapprobation, s'en saisit en riant aux anges, le déroula calmement, puis déclara: "Je n'y voit goutte; j'ai laissé mes lunettes à la chapelle, tout près d'ici, permettez que j'aille les chercher?"
Et ils partirent de conserve vers le lieu saint.
Ouvrant la porte de l'édifice religieux, le héros de l'aventure, après une courbette, pria le maître des lieux d'entrer.
Le prêtre allongea précipitamment le pas vers le bénitier dans lequel il plongea, d'un bras vengeur, le pacte signé avec le malin.
La réaction ne se fit pas attendre; elle fut d'une violence extrême: un éclair déchira le ciel avec fracas; le seigneur, cloué sur place, tomba en pamoison, et le diable, furibond, se sentant floué, ficha dans la terre molle un de ces coups de pied du tonnerre de Dieu dont seuls les démons sont capables. D'énormes paquets de terre s'élevèrent vers le ciel et retombèrent à l'entour, la mare de Pitgam avait vu le jour. On l'appela le "trou du diable".
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La légende de St Folquin
Folquin naquit en Austrasie. Son père était l'oncle de Charlemagne. Dès sa plus tendre enfance Folquin s'occupa de théologie,                                                                                            

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tandis que ses frères, Fobrard et Odwin, se distinguèrent dans les combats.
L'empereur Charlemagne se fit protecteur du clergé.
Sous son empire la société religieuse prit racine et le régime féodal s'implanta partout.
St Folquin devint évêque de Thérouanne en 816 et le resta jusqu'au 14 décembre 855. Il mourut à Esquelbecq après avoir demandé à être inhumé à St Bertin (à St Omer).
St Folquin en voyageant dans la contrée pour y évangéliser ses habitants, avait coutume de prendre un raccourci pour aller d'Esquelbecq à Pitgam et vice-versa. Il s'arrêtait avec sa suite près d'un puits pour y faire abreuver les chevaux. Ce puits situé à mi-distance entre Pitgam et Zeggers-Cappel, recevait souvent la visite de l'évêque et de son compagnon. Son eau, disait-on, avait du mal à être prise par la glace parce qu'elle était alimentée par une source dont la température était supérieure à celle relevée au ras du sol. Cette eau, affirmait-on, avait le don de guérir les malades.
Il ne reste plus trace du puits. Les drainages successifs ont tari les sources, l'eau sourdant étant absorbée par les drains qui la déversent, enrichie de nitrates polluants, dans les watergangs où toute vie va disparaître si nous ne prenons garde.
Plusieurs années consécutives St Folquin est venu précher à Pitgam, le 22 décembre, jour de l'adoration qui mettait fin à la neuvaine. Ce jour était considéré comme férié, les services religieux étaient les mêmes que ceux du dimanche. Jamais un élève ne s'est présenté à l'école ce jour-là.
Une chapelle fut érigée près du puits en hommage à l'illustre prédicateur. Elle figure au cadastre sous le n° 369 de la section E et s'élève à 160 m. de Zeggers-Cappel vers le midi et à 90m. vers l'ouest de la même commune limitée par le chemin dit "Hille Meulen"



                                                                                           

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