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pur, assister aux saints offices et recevoir du prêtre
les sacrements ».
Dans certains pays d'Europe, notamment en Italie,
vers le IXe siècle, les curés étaient élus par leurs
paroissiens.
Pour ce qui concerne la France, les avis sont par-
tagés. Certains auteurs l'affirment et se fondent pour
cela sur un texte D'Hinemar. Ce document parait
plutôt concerner les doyens ruraux et non les simples
curés. Les doyens ruraux étaient alors élus par les
curés faisant partie du décanat. Il est donc peu pro-
bable que les serfs ou les paysans aient possédé jadis
le droit d'élire leur curé ; c'eût été contraire aux cou-
tumes, aux moeurs de cette époque où le peuple ne
comptait pas. La noblesse et le haut clergé ne l'au-
raient certes pas permis.
***
Il nous reste à dire quelques mots sur les dernières
années du vieux curé de campagne, sur ses derniers
instants, sa mort, ses funérailles.
Pour cette partie nous ne saurions mieux faire
qu'en empruntant au savant ouvrage de l'abbé Morey,
les quelques lignes suivantes :
« Quand les glaces de l'âge ne permettaient plus
d'exercer les fonctions du ministère avec le soin et
l'exactitude nécessaires, les curés avaient à opter
entre ces deux partis : résigner leur bénéfice ou
accepter un vicaire. Dans le premier cas, le curé en
se démettant de son titre, réservait une pension
   
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que son successeur devait lui payer. Ainsi, Jean
Foillenat, en se démettant de l'importante cure de
Ste-Marie en Chamois se réservait une pension
viagère de 17 ducats,ou 40 écus,et le pape Paul IV
l'approuvait. Dans le second cas, le curé avait le
droit de désigner, parmi les chapelains ou prêtres
de sa connaissance ou parenté, un vicaire qu'il
faisait approuver et reconnaître comme tel par
l'évêque diocésain. Quelquefois même les parois-
siens prenaient l'initiative, et considérant que le
curé est «viell et infirme », ils le prient de s'ad-
joindre un vicaire. A son refus, ils demandent une
enquête, et finalemenl, ils obligent le curé à payer
sur les revenus du bénéfice, la moitié de la pension
nécessaire à l'entretien d'un coadjuteur qui n'oblint
pas toujours le droit de future succession ...»
Il est aussi question de certains testaments de curés
trouvés aux archives nationales de Paris :
« On ne peut lire sans êtr attendri des naïves
invocations: A la très sainte et individue Trinité,
la profession de foi humble et sincère, et les reli-
gieux considérants qui couvrent les pièces, que
nous ne savons plus même copier ; l'âme du tes-
tateur s'y révèle toute entière. Débile de corps, mais
sain d'esprit, il jette un regard sur sa longue car-
rière et songe d'abord à réparer les fautes de sa vie
et à racheter les péchés par de bonnes oeuvres. Il
demande en général à être enterré au milieu de ses
chers paroissiens ;qu'au jour de sa mort, on fasse
d'abondantes aumônes à tous les pauvres qui se
présenteront, un présent à tous les prêtres qui
assisteront à ses funérailles et qui sera double pour
   
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