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jadis les familles entre elles et rappelaient à l'occa-
sion les hauts faits ou les prouesses des ancêtres. Ces
indices de noblesse, qu'on appelle aussi blasons,
armes, ou chiffres, étaient répétés sur la porte d'en-
trée des châteaux sur les panneaux des voitures, la
livrée des domestiques, la vaisselle, l'argenterie et
autres objets à l'usage des nobles ou des seigneurs.

Au début, les armoiries prirent le nom d'écu, qui
n'était autre que le bouclier du chevalier sur lequel
on peignait des devises, des figures selon le goût ou
la situation des personnages.

Aux Premières croisades, les Français avaient l'écu
quarré et arrondy par le bas; les allemands préfé-
raient l'écu échancré, les seigneurs bannerets, quarré
ou en bannière
, les Italiens, et particulièrement les
ecclésiastiques, se distinguaient des autres par l'écu
ovale, généralement environné d'un cartouche. Les
femmes portaient party ou accolé des armes de leur
époux, afin de bien faire comprendre que leur union
était indissoluble. Quant aux filles nobles, elles se
servaient du lozange que les veuves avaient le droit
de reprendre afin de faire savoir qu'elles étaient libres
comme les filles.

Au début, toutes les familles nobles possédaient
des armoiries ; c'était une façon de se distinguer entre
elles; mais en 1231, Charles V, roi de France, ayant
anobli les Parisiens, ces derniers s'empressèrent de
se créer des armes apocryphes au point de vue des
figures, ornements ou devises.

Afin d'imiter les bourgeois de Paris, ceux des prin-
cipales villes de France profitèrent de cette occasion
                                                                                               

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pour faire valoir des titres plus ou moins authen-
tiques: c'est probablement à ce sujet que le spirituel
auteur du lutrin disait:

"Aussitôt maint esprit fécond en rêveries,
Inventa le blason avec les armoiries."

Le cadre de notre ouvrage ne nous permettant pas
de nous étendre plus longuement sur l'art, ou plutôt
la science du blason, nous dirons simplement qu'après
la noblesse d'épée, les villes, les seigneuries,
les sociétés, les corporations prirent également des ar-
moiries qui figurent même encore de nos jours sur
leurs bannières et autres attributs.
***
Les armoiries de Pitgam portaient:

"D'azur à la fasce d'argent, ailleurs d'or."
Ce sont celles adoptées par la Commission histo-
rique du Nord, lorsqu'il fut établi une statistique de
toutes les communes du département en 1835-1836.

Il existe encore de nos jours, dans la salle du
Conseil municipal de Bergues, un vieux tableau
donnant les armoiries des paroisses de la Châtellenie.
Nous y avons relevé celles de Pitgam qui étaient à
cette époque celles de la maison de St-Omer, de
laquelle dépendait alors cette seigneurie. Elles portent
d'azur à la fasce d'or, ailleurs d'argent."

C'est pourquoi nous venons dire qu'elles portaient
"d'azur à la fasce d'argent, ailleurs d'or".




                                                                                               

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