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sur les champs de Crécy, de Poitiers et d'Azincourt!
où le retrouverait-on aujourd'hui, le vieux Lion de
Flandre, celui qui rugissait jadis dans les mêlées
sanglantes et conduisait les milices communales dans
la plaine de Courtray ?

Seuls, ceux qui aiment la Flandre, qui s'intéressent
à son passé, à sa gloire disparue, savent encore le
reconnaître. Et lorsqu'on passe dans nos villages,
dans nos hameaux paisibles, par une journée d'été,
quand le soleil inonde d'une douce lumière les mais-
onnettes aux toits de chaume, on peut voir sur
quelques vieilles enseignes de cabarets ces simples
mots : Au Lion d'Or, Au Lion Noir, Au Lion de
Flandre.


C'est tout ce qui reste du noble symbole...

















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L'ÉGLISE


O la petite église
Avec son toit d'ardoises et ses vitraux
Ses vieux murs et ses nids,
Sous les voûtes du porche, et puis son cimetière
Tout petit et coquet, où là terre est légére
où sommeillent les morts, dans le calme et la paix!
P. VALDELIEVRE.

Le moyen-âge est l'époque religieuse par
excellence. Comme l'empire romain sous
Auguste, l'Europe vit en paix (au point de
vue des idées) sous la puissance des papes.
Toute la chrétienté, dans un immense élan d'enthou-
siasme, chante la gloire du Sauveur et encense ses
ministres.

Les moines pullulent, les églises surgissent du sol
comme par miracles, et les chants d'église sont les
seuls qu'on autorise ou qu'on tolère. L'Europe est en
prières; les peuples s'humilient devant les Rois qui
s'inclinent à leur tour et tremblent devant la Tiare.

On voit partout des cathédrales, au triple porche,
garnis de faisceaux et de colonnettes, où des saints
glabres et débonnaires à têtes de moines, égrènent un
chapelet sur leurs doigts amaigris et fuselés.

Les voûtes immenses, les vitraux mystérieux, les
habits de drap d'or, les châsses d'argent massif, tout
concourt à faire de cette époque si curieuse, un
tableau suranné où l'âme du peuple se réveille avec

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