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Quelques seigneurs, dans les temps de trouble,firent
aussi prendre ce nom de bailli aux juges de leurs
petites villes, bourgs et villages.

A partir de cette époque, il y eut alors les grands
baillis ou les baillis supérieurs, ou inférieurs que
l'on trouve souvent dans les anciennes ordonnances.

Le Bailli, même encore de nos jours, est resté, par
les nombreux souvenirs qu'il a laissés, le type de
l'ancien magistrat de village. Il était jadis populaire
et sous l'ancien régime représentait, près des admi-
nistrés, le seigneur, absent la plupart du temps.
Généralement de taille moyenne, plutôt, petit et ron-
delet. tout de noir habillé, avec un rabat de dentelles
blanches, il était souple de caractère, curieux et insi-
nuant. Aimant les courtes messes et les longs dîners,
jalousant parfois la situation pécuniaire de Monsieur
le Curé, il savait par la servante tout ce qui se passait
au presbytère. Vers la cinquantaine, il tournait au
bedon, portait perruque et lunettes, et se faisait
dévot.

Dans les petites localités il rendait parfois la justice
et, pour comprendre l'importance de sa charge, il
faudrait supposer un de nos maires de village rem-
plissant les fonctions de magistrat municipal, celles
de juge de paix, de commissaire de police, de percep-
teur, de contrôleur des contributions directes et indi-
rectes, en un mot remplissant à lui seul tous les
emplois que nous connaissons aujourd'hui. Il est vrai
que dans les centres importants il avait des lieute-
nants, des sous-lieutenants et d'autres agents subal-
ternes pour le seconder.

                                                                                           



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Le Prévot était un juge inférieur au bailli propre-
ment dit.En général les prévots ne connaissaient point
les causes des nobles, mais seulement de celles de
matières civiles, personnelles, etc.

Il y avait des prévots de différentes catégories.

Le titre de prévot était une première dignité dans
quelques chapitres ecclésiastiques et on appelait
prévoté l'endroit où se tenait cette juridiction et
l'étendue de la seigneurie ou juridiction du prévot.

Ainsi, la Prévoté de S-Donat à Bergues et, à
Hondschoote, la Prévoté du Nord enclavée dans la
paroisse de Steene, etc., etc.

Celle de IBergues, dit l'abbé Harrau, appartenait
dès 1559 à l'évéché de Bruges et comprenait un ma-
gistrat composé d'un bailli, d'un vicomte ou burgrave,
de neuf échevins, d'un conseiller pensionnaire, d'un
greffier et d'un receveur.

Le Sénéchal, qu'on désigne souvent sous le nom
d'officier de robe courte, était, dans certaines pro-
vinces, le chef de la noblesse. En Flandre, il était
remplacé par le Bailly.

Le Sénéchal est le même personnage, dans les pays
de droit écrit, que le bailli dans les pays de coutume
(où il y avait des baillis), comme en Flandre.

Le Vicomte, dans beaucoup d'endroits, avait les
mêmes attributions que le bailli dans notre région.
Les vicomtes étaient parfois commis par les rois et les
ducs pour tenir la place des comtes.

Il tenait de l'étendue, du ressort et de la juridiction
du siège de la justice.
                                                                                           

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