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état de choses pourtant, à la rapidité des transports, que
la famine a disparu de nos pays, car si notre récolte
vient à manquer ou ne répond pas aux besoins de la
consommation, celle de l'étranger est là pour combler
les vides. Tout en payant des droits d'entrée qui
alimentent les caisses du trésor, ces produits rendent
encore un grand service puisqu'ils remplacent ceux
que nos cultivateurs n'ont pu fournir dans les condi-
tions normales.

A Bergues, existe un comité qui stimule le zèle
des cultivateurs en récompensant leurs efforts dans
toutes les branches de la culture et de l'élevage. Il
sert d'intermédiaire entre ces derniers et les pouvoirs
publics(1).

Aussi lorsqu'on pénètre dans certaines fermes, on
Voit dans la salle principale du logis un médailler
rappelant aux visiteurs les nombreux succès rem-
portés dans les divers concours par ceux qui ont
occupé la ferme de père en fils. Ce médailler, c'est
le blason du cultivateur, le livre d'or de sa famille et
l'orgueil du propriétaire.
***

La Ducasse ou Kermesse de Pitgam, qui a lieu le
3e dimanche de septembre de chaque année, a perdu
son caractère original d'autrefois.
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(1) Nous avons relevé dans les journaux de la région, qu'on 1904 M. Diogène
Vanhove, cultivateur à Pitgam, obtint en 1904, au concours d'ancienneté d'occu-
pation de fermes, un bronze d'art « La terre », par Guillemin. Cette ferme appar-
tient à Mme veuve Deblock.

En 1907, M. Ate Dezitter, ouvrier agricole.cbez M. Vanslenberghe, reçoit une
médaille d'argent pur ses 30 années de bons et loyaux services.
                                                                                          

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Le tir de l'ancienne corporation de St-Sébastien
n'existe plus. Pourtant cette fête essentiellement
locale n'est pas encore tombée en désuétude.

Dès l'avant-veille, on fait des provisions de victuail-
les supplémentaires qui rappellent les grandes goin-
freries d'antan. De visu, nous avons constaté chez le
boucher des boeufs entiers, des veaux et des moutons
de premier choix, des jambons énormes attendant
l'heure gloutonne du diner familial.

A ces nombreuses pitances, s'ajoutent une pâtisserie
en rapport avec les puissants estomacs (Kocke boter-
ham, pape-tarten......) de l'ancienne Flandre.

Riches comme pauvres se promettent ces trois jours
de ducasse de bien faire les choses et de fêter digne-
ment cette joyeuse frairie.

Le dimanche, à l'issue de la grand'messe, a lieu
l'ouverture des baraques les orgues de Barbarie et
les tambours se font entendre et la ducasse commence
pour les enfants.

Après un copieux repas en famille, on se rend sur
la place et on visite les cabarets et les boutiques
foraines.

Le soir vers 9 heures commence le bal traditionnel
à l'estaminet de la maison commune où l'on s'amuse
jusqu'au matin. Ici encore, ou voit de nombreuses
familles dégustant comme jadis les bols de vin parfumé
de citron ou d'autres bonnes choses.

Le lundi, les restes du dimanche sont absorbés
avec le même entrain et les domestiques des fermes
font bombance. Le soir, les cabarets sont en liesse...
                                                                                          

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