J268 pour attester, qu'avant nous les hommes n'ont jamais pu s'entendre et ont toujours vécu dans la chicane, ou avec l'idée de se chercher noise à l'occasion. La vue de ces dossiers, de ces paquets de procédures, empilés depuis un temps immémorial, vous saisit et vous trouble, comme si les ancêtres allaient parler, comme si le passé allait enfin vous confier ses secrets, ses joies et ses douleurs. Mais, ce qui est mort nc petit plus être, et les vexations, les erreurs judiciaires, les règlements de police rurale, les us et coutumes de la châtellenie, les faits locaux et tout ce qui constitue la vie intime du vieux temps est là, figé dans l'éternelle mélancolie des choses qu'on ne doit plus revoir. En compulsant le grenier communal, nous avons relevé quelques notes qui ne sont pas sans intérêt. Dans le registre de la justice criminelle de 1556 à 1788 nous voyons que, Pierre Allende est convaincu d'avoir donné la mort avec préméditation à Claire de Blauw, femme du sieur Declercq à Pitgam. Il est condamné à être pendu haut et court, jusqu'à ce que mort s'ensuive. Nous trouvons dans ce même registre une foule de terribles condamnations pour bris d'églises, adhésions à la nouvelle doctrine, maléfices et sortilèges. Dans la liasse des plaids de cette paroisse nous voyons en 1782, à la date du 12 juin, une supplique pour l'admission à l'office de Procureur. Elle est ainsi conçue et nous la transcrivons littéralement :

J269 « A Messieurs Messieurs les Bailli, Eschevins et Cuerheers de la paroisse de Pitgam, supplie très humblement Arnold Folquin Vanden Eckhoute, jeune homme praticien, par âge compé- tent, demeurant sous cette juridiction et représente qu'i1 désirerait être, admis pour procureur sur votre siège, attendu qu'il y a 3 procureurs et qu'un d'eux est devenu à décéder, pourquoi il à l'honneur de se retirer vers vous, Messieurs, pour qu'il vous plaise admettre le suppliant, pour Procureur sur votre siège moiennant, d'observer toutes les formalités nécessaires et de par lui prêter le serment, accoutumé, quoi faisant il a signé Vanden Eckhoutte » Acceptation. Messieurs du Magistrat de la paroisse et seigneu- rie de Pitgam ayant vu la requête du texte. Comptons le suppliant pour procureur de ce siège, moiennant de par lui prêter le serment en réservant les facultés expresses de la révoquer quand bon semblera, sans dire les raisons pourquoi. Fait au collège le 12 juin 1792. Temoin bailli signé J. W. Decrocq. » Dans un plaid du 30 avril 1783, nous avons une comparution de maître Jean Herrewyn, avocat au parlement de Bergues, en qualité de receveur du seigneur de Pitgam. Dans le registre de 1739, il existe une foule de contestations entre propriétaires et locataires. Ce