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mandant de cette province pour enlever les fusils
des parliculiers de cette paroisse ; en effet ont
saisis plusieurs fusils et les ont consigné chez le
bailli dc ce lieu outre la confiscation des armes, les
particuliers sont attaqués de dix livres d'amende
pour chaque fusil. Il nous paroit singulier que ces
pauvres malheurceux sont aussi privés des secours
qu'ils en ont tant besoin vous savés, monsieur, à
quoy un passant est exposé sans armes : les bêtes
arragées, les volleurs et enfin mille inconveniens
peuvent en résulter comme nous prouveront en cas
de besoin que la nuit après l'enlèvement des fusils,
deux paisants de chez nous ont été volés,ce qui nous
fait de la peine qu'on agisse, singulièrement dans
ces recherches, on veut demander au bailly quels
personnes doivent être exempt des enlevements
qui nous fait présumer que les bornes des ordon-
nances ne sont connue. On dit dans le public nous
ne voulons pas soutenir ce qui pourrait nuire à la
chasse ou braconnage, au contraire nous désirons
que ceux qui osent passer les bornes des ordon-
nances qu'y ceux soient punis selon l'exigence des
cas, en effet on a excepté chez nous les chasseurs
et ont enlevé les fusils des plus innocens paisans
qui n'ont certainement jamais magnié un fusil en
fait de chasse.
Nous vous supplions, monsieur, de nous dire
s. v. p. quelle conduite vous aves tenu en votre
siège à ce sujet et de nous indiquer ce que vous
croyez nécessaire en ce fait vous nous ferez un
sensible plaisir, car nous savons qu'on ne fera rien
chez nous qu'en vertu de vos ordres.
 
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Nous vous prions de nous donner un mot de
réponse et avons l'honneur d'être avec un profond
respect monsieur,
Vos très obéissants serviteurs
Les Bailli, Eschevins et Cuerheers de la paroisse
et Seigneurie de Pitgam ;
Témoins, Greffier et Premier Eschevin. »
(Signé) : Vanden Eckhoutte et Schottey
Après cette lettre la communauté voulut une consul-
tation dans son assemblée du 27 novembre 1776. cette
consultation est annexée et nous la reproduisons ici :
»Messieurs Declercq et de Bieswal, avocats de la
cour du parlement sont de la part. de la loy de
Pitgam priés de donner leur avis au bas des pré-
sentes sur les questions suivantes :
(1°) Sy les maréchaussées peuvent sous un vassal
ayant haute. basse et moyenne justice pour enlever
les fusils des particuliers sans un ordre du seigneur
ou de son bailly.
(2°) Sy les ordonnances de son altesse Prince de
Soubise, gouverneur de ce pays depuis longtemps
donnez nottamment celle de l'an 1754 et autres
doivent être exécuttés nonobstant qu'elles n'ayent
été renouvellés en ce siège.
(3°) Sy on peut confisquer les fusils sans adver-
tances et amander les personnes trouvées en faute
et s'ils peuvent autoriser les cavaliers à s'approprier
les amendes au préjudice du bailly qui représente
le seigneur.
 
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