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matelas, composaient le bétail dle la petite ferme
curiale Certains presbytères possédaient, en outre
un colombier(1).

M. l'abbé Hagneré, dans son opuscule au sujet d'un
conflit entre le curé de Spycker et ses paroissiens,
dit très bien que ces derniers se plaignirent un jour
à l'évêque de Thérouanne (12...) que leur curé laissait
paître ses porcs dans le cimetière du village. Ils
réclament contre cette profanation du lieu sacré et
destiné aux morts
. Ce conflit confirme ce que nous
venons de dire sur les presbytères du moyen-âge la
maison curiale était bien une petite ferme.

L'hahillement du curé de campagne devait différer
de celui des paysans. Il devait, être de couleur sombre,
sérieux et correct, en rapport avec la dignité de son
ministère.


Rathier,évêque de Verone, dit que les prêtres ne
doivent pas se vêtir de la même façon que les laïcs.
Les costumes différent surtout par la couleur et par la
forme ; les teintes claires et voyantes sont défendues.

Le Concile de Metz (889) leur défend dèja de porter:
Cottes et manteaux, que Thomassin suppose être des
vêtements courts sans qu'ils aient, par dessus la chape
(l'habillement long probablement) interdit aux laïcs.

L'évêque de Coutances dit aux prêtres de son
diocèse :
«Nous vous recommandons que soit dehors, soit
chez vous, soit en visitant vos paroissiens, vous
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(1) L'Eglise et la campagne au moyen-âge, par Prevost p.27
(i) D. Marteni : Thesaurus anecdotorum T. IV, col 806
                                                                                               

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ayez toujours une tenue convenable, soit dans votre
tonsure, soit dans vos vêtements, afin que votre
extérieur ne soit point, un objet de blâme pour le
peuple, ainsi qu'il est dit dans le Concile de Latran
sur le costume des prêtres. Ayez des vêtements
fermés qui ne se fassent remarquer ni par leur trop
grande longueur,ni parce qu'ils seraient trop courts.

Il leur défend certains habits ouverts et trop
courts avec lesquels ils ont l'air d'arbalétriers ou
de champions plutôt que de prêtres ou de clercs ;
Celui qui transgresse verra confisquer et donner
aux pauvres les vêtements qu'il aura portés ouverts
en public »(1).

Ils ne doivent porter de vêtements rouges ou verts,
ni souliers à bec .

Ils ne peuvent avoir ni épée, ni lame, ni glaive, à
part les temps de guerre, ou de troubles pour se
défendre.

Il est aussi défendu au prêtre de célébrer la messe
avec un couteau ou une arme quelconque à sa cein-
ture, ainsi que des éperons à ses souliers.

***
A différentes reprises, les conciles se sont plaints
que certains prêtres se conduisaient parfois comme
des vulgaires paysans,allant, dans les marchés vendre
le produit de leurs dîmes et de leur terre, buvant
dans les auberges avec des gens de leur village... les
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(1) D. Marteni : Thesaurus anecdotorum T. IV, col. 933
(2) D. Marteni : Thesaurus anecdotorum T. IV, col. 933

                                                                                       

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