Pitgam
Histoire de la Garde Nationale

Les documents concernant l'histoire de la Garde Nationale en France font remonter son origine à des dates différentes, Il semble que celle -ci remonte au début de la royauté pour se prémunir des attaques des seigneurs des fiefs voisins et des brigands (milice communale).
C'est sous la révolution qu'elle prend définitivement le nom de garde nationale. Selon les régimes elle est plus au moins active pour être définitivement supprimée après la commune.

Avant 1830 peu de documents ont été trouvés concernant la garde nationale à Pitgam; sans doute établie en 1791 comme partout en France, les premiers documents trouvés datent de  1793 ou un quart des citoyens tenus à la garde sont convoqués en particulier pour marcher vers Bruxelles.

En  1808 une liste des membres de la 1ere cohorte de la 5eme légion (Bergues) est établie par le maire de Pitgam pour le chef de la 1ere cohorte.

Ensuite en 1817, il est mentionné que le garde champêtre et la garde nationale ont arrêté un individu recherché au pont dit Millebrugge paroisse d'Armbouts Cappel 22 juillet 1817 signé P Ardaens.
En 1818, lors de l'enquête sur la disparition d'archives (voir rubrique archives) est comparu le sieur Josse Palmaert,cultivateur en cette commune lequel a declaré "que relativement aux depositions qui precedent il n'en sait rien, mais qu'il avoit une parfaite connaissance qu'un jour dans un Etat d'ivresse Jean Vandenbaviere, a pris un fusil d'un garde national, ou lui Palmaert Etoit chef de poste, et qu'il est venue?, ainsi armé vers le presbitere pour tirer disait-il et que lui Palmaert est accouru avec quelques hommes de sa garde pour l'arreter et a signé J L Palmaert"

De 1830 à 1852 en dépit de quelques manques il est possible d'avoir une meilleure connaissance de la garde nationale à Pitgam.

La garde nationale participait aux manifestations comme la fête du roi avec armes, drapeau et tambour; à la protection des personnes et des biens (récoltes en période de moisson, urne en période électorale, bon déroulement de la ducasse); mais en fait les documents ne donnent pas beaucoup d'information sur l'activité de la garde nationale.

Naturellement, elle fonctionne sur le mode militaire, commandant, officiers, sous-officiers, gardes nationaux, conseil de révision, conseil de discipline, il y avait un adjudant major et un chirurgien aide major, sans oublier le drapeau qui avec les changements de régime deviendra parfois une source de conflit de nature politique.
Note: La lecture des documents permet de connaître le nom d'un certain nombre d'habitants de Pitgam et des communes rattachées ainsi que leur fonction au sein de cette garde nationale.

Période  1830-1836: La Monarchie de juillet; Louis Philippe
Dans les années 1830 le bataillon de Pitgam était commun aux communes d'Armbouts Cappel, Bierne, Crochte, Eringhem et Steene. Le Maire de Pitgam convoque les maires des autres communes pour prendre les décisions la concernant.
Les gardes nationaux possédaient leur fusil avec baïonnette, ainsi en 1835 il y avait 30 fusils dont on connaît les noms de 18 possesseurs, le garde champêtre en gardant 12. A cette liste s'en ajoute une autre de 8 personnes. Pourquoi?
Les officiers devaient s'équiper à leurs frais, mais il semble qu'ils ne le faisaient pas et ne recevez donc pas leur brevet.
En février 1835 le conseil de discipline est installé, ce document permet d'en connaître les membres.

En mars 1835 Stevenoot Albrique est nommé adjudant major du bataillon cantonal de la garde nationale de Pitgam.

En 1836 le Préfet demande des comptes sur les dépenses de la garde nationale en 1834?

Pour l'instant nous n'avons pas de documents pour la période 1837-1846. (Un livre intéressant sur Google: Histoire du règne de Louis Philippe de Victor Honoré De Nouvion édité en 1857)

  1847-1852: révolution 1848, seconde république, Louis Napoléon Bonaparte, Commune.
Cette période a été un moment qui semble important pour l'activité de la Garde Nationale à Pitgam, pour aboutir à son démantèlement au début 1852.
En Février 1847, le préfet demande d'établir des patrouilles pour lutter contre les pillages, vols, violence. Pour Pitgam il semble que ce soit une mesure préventive.

En 1847 Louis Stevenoot est commandant de la garde nationale, il faut noter que c'est le maire qui transmet les ordres du préfet et sous- préfet au commandant de la garde, il peut aussi donner des ordres spécifiques.

En décembre 1848 mise à disposition de fusils et de sabres briquets, remise du drapeau; la garde nationale fut en charge de la sûreté de l'urne électorale (élections de décembre 1848, mai 1849, décembre 1851).

En grande pompe elle a participé le 4 mai au Te deum en l'honneur des fêtes commémoratives de la proclamation de la république par l'assemblée nationale qui se sont terminées par le petit verre d'unité.

Mais tout le monde n'est pas d'accord avec les pratiques de la république, ainsi en janvier 1849, suite à des révocations d'administrateurs par le nouveau gouvernement Louis cockempot de Crochte refuse sa nomination de capitaine rapporteur de la garde nationale de Pitgam.

Avec l'avènement de Napoléon III, la garde nationale disparaît, le 11 janvier 1852 elle n'assiste pas au Te Deum en son honneur, les coups de fusil traditionnels sont tirés par le garde champêtre, le percepteur et deux habitants du village. (la maison commune, celle du percepteur et l'instituteur sont illuminés: fée électricité?)
L'arbre de la liberté est abattu pendant la nuit du 16 au 17 janvier, les mots république française, liberté, égalité, fraternité sont retirés du drapeau, des membres du bureau de bienfaisance sont révoqués, d'autres nommés.
Les armes de la garde nationale sont transportées à l'arsenal de Dunkerque le 7 février.
Il reste un réfractaire, l'ex commandant de la Garde Nationale qui ne veut pas rendre la drapeau de la république, comment cela s'est terminé?

Le 15 juillet 1853 est envoyée une lettre au sous préfet "portant demande en vertu de la circulaire ministérielle du 11 juin 1853, à pouvoir utiliser le coté de chacun des deux drapeaux qui ne porte pas d'inscription pour en faire un nouveau en harmonie avec le régime impérial: promesse est faite dans l'affirmative de transporter sans retard les emblèmes (lances) de la république avec les étoffes portant l'inscription républicaine, ainsi que le drapeau de l'ancienne monarchie".

Et la suite...le 10 7bre 1853
"Monsieur le sous -préfet,
Le garde champêtre de ma commune se rend aujourd'hui à Dunkerque à l'effet de se procurer la plaque et les boutons portant l'aigle impérial, à l'adresse que vous avez indiqué.
Je l'ai chargé en même temps d'apporter à la sous préfecture les parties des drapeaux qui existaient en la mairie lesquelles parties sont contraires au régime actuel et consistent en deux lances, un coq et trois portions d'étoffes portant la devise républicaine.
Les parties de ces drapeaux qui restent encore à la mairie n'ont rien de contraire au régime impérial, je les utiliserai pour en faire un nouveau drapeau aux insignes de l'empire. Le Maire".

Si en France la garde nationale a été définitivement supprimée après la commune, pour l'instant, on ne peut dire si à Pitgam elle a été réinstallée après sa suppression en 1852.

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Page créée par Stevenoot pierrele 30/03/08.